Hier, nos trois enquêteurs, Xavier, Lucie et Laura, ont une nouvelle fois découvert l’horreur, un mot pourtant bien trop faible. Dans une maison isolée, qui aurait pu être un havre de paix, se cachait en réalité une centaine d’animaux entassés et mourants. Des dizaines et des dizaines de cadavres ont été retrouvés dans de nombreux endroits autour de la maison : dans des sacs, dans des coffres, dans des poubelles pleines à ras bord… et le tout, à côté des chèvres encore en vie.
Dans la maison, aucune pièce n’était épargnée. Les chiens étaient squelettiques, maintenus dans des cages, attachés, sans eau ni nourriture. La maison était dans un état d’insalubrité rarement égalé. Le sol était recouvert d’urine et d’excréments, à tel point qu’il était compliqué de progresser dans ce lieu sans glisser. Évidemment, l’air était saturé d’odeurs d’urine et d’excréments. Dans certaines pièces, l’air, saturé d’ammoniaque, brûlait nos voies respiratoires et piquait nos yeux. Les forces de l’ordre, peu habituées à ce genre de situation, n’ont pu se retenir de vomir.
Ces volets fermés cachaient l’inimaginable : des chiots minuscules à même le sol, baignant dans leur urine. Des chiens dans des volières. Certains attachés à une chaîne de 30 cm. Un pigeon était enfermé dans une minuscule cage. Des poules et des oies étaient entassées dans des cages si étroites qu’elles ne pouvaient ni se lever ni étendre leurs ailes. Une chèvre était au milieu de cette maison, dans les escaliers ; en tentant de s’échapper de cet enfer, des chiens affamés se sont déchaînés sur elle. À notre plus grand regret, rien n’a pu être fait pour la sauver.
Beaucoup de chiens étaient en état de déshydratation très sévère. Lorsque nous leur avons apporté de l’eau, ils se sont jetés dessus et se battaient pour en avoir. La propriétaire, complètement dans le déni, hystérique, couverte d’excréments, cachait les chiens dans les placards, dans les tiroirs et entre les volets et les fenêtres. Presque aucun animal n’était identifié, aucun vacciné ni soigné. Les animaux étaient remplis de puces et de parasites, malades. Ils ne connaissent rien : aucune manipulation, pas de laisse ; ils ont tout à apprendre…
Nous avons été prévenus de cette situation il y a quelques jours seulement. Pourtant, cet enfer ne date pas d’aujourd’hui. La DSV70 était au courant depuis des années, tout comme la gendarmerie de Rioz, qui n’ont rien fait, n’ont prévenu personne, laissant ces animaux entassés, souffrir et voués à une mort certaine. Certains cadavres retrouvés sur place dataient de plusieurs années, pourtant. Beaucoup de morts auraient pu être évitées. Certains corps n’étaient plus que des squelettes.
C’est nous, la SPA de Besançon, refuge indépendant, qui, en quelques jours, avons réagi et sommes intervenus. Les animalières du refuge, avec deux véhicules, et Canima sont venues d’urgence nous aider, au vu du nombre d’animaux sur place. À notre plus grand désarroi, nous n’avons pas pu prendre tous les chiens, ni les chèvres, poules et oies, car la DSV70 en a décidé autrement. Après une lutte acharnée sur place, nous avons réussi à négocier afin de récupérer le plus d’animaux à l’amiable, dans le but de leur éviter une réquisition judiciaire, et ainsi de leur éviter de rester coincés au refuge le temps de la procédure.
Au total, 55 chiens et 5 chats ont pu être sauvés de cette maison de l’enfer. 🐾
Afin de nous aider et de nous soutenir dans la prise en charge de ces nombreux animaux, nous avons créé une cagnotte.
Nous tenons sincèrement à remercier les associations qui se sont proposées pour l’accueil des animaux, ainsi que les familles d’accueil qui ont été très réactives.
Chaque signalement compte. C’est grâce à ces alertes que nous pouvons intervenir à temps et sauver des vies. La SPA de Besançon, refuge indépendant et réactif, se mobilise chaque jour face à la maltraitance animale. N’attendez pas. Signalez. Agissez. ⚡






